Les explosions au port de Beyrouth le 4 août 2020 aux alentours de 18 h sont la succession de deux explosions, la première dans le hangar N° 9 et la seconde dans le hangar N° 12. La seconde explosion, celle du hangar N° 12, qui contenait pas loin de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium a provoqué des dégâts humains et matériels catastrophiques à travers la ville.

Au 8 août 2020, selon un bilan provisoire, l’explosion aurait provoqué au moins 158 morts et plus de 6 000 blessés — dont 120 dans un état critique, 21 personnes sont toujours portées disparues.

Les dégâts matériels sont estimés à plusieurs milliards de dollars, pas moins de 300.000 familles ont perdu leurs logements, dévastés par le souffle de l’explosion.

À la suite des explosions, des centaines de personnes sont blessées et plusieurs doivent être soignées à même le sol. Plusieurs personnes décèdent lors de leur transfert à l’hôpital. Les médias locaux et le ministre libanais de la Santé, indiquent rapidement que de nombreuses victimes sont à craindre et qu’il faut s’attendre à « de nombreux blessés et des dégâts importants ».

Le 5 août au matin, un premier bilan fait état d’une centaine de morts et de plus de 4 000 blessés. Plus tard dans la journée, un nouveau bilan mentionne 113 morts et des dizaines de disparus.

Le 6 août, on dénombre 137 morts, puis 145 le soir, et 5 000 blessés.

Le 7 août, le ministre de la santé libanais rapporte au moins 154 morts et 120 blessés dans un état critique.

Le 8 août, le bilan fait état de 158 morts, 21 disparus et plus de 6 000 blessés.

Les explosions sont ressenties jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres et de nombreux bâtiments de Beyrouth sont endommagés, parmi lesquels l’ambassade de Belgique. Des témoins déclarent que des maisons situées jusqu’à 10 kilomètres de distance ont été endommagées par l’explosion. Le Daily Star, un journal libanais, voit son siège social gravement atteint avec des parties du toit arrachées, des fenêtres soufflées et des meubles endommagés.

Le lendemain de la catastrophe, le gouverneur de Beyrouth annonce que « près de la moitié de Beyrouth est détruite ou endommagée » et chiffre une première estimation des dégâts « entre trois et cinq milliards de dollars ».

Au sein du port, l’explosion a laissé un cratère de 120 m de diamètre, faisant disparaître entièrement une portion du littoral et tous les entrepôts environnants.

L’hôpital Saint-Georges, l’un des plus importants de la capitale, situé dans le quartier d’Achrafieh a été complétement dévasté. Ses bâtiments ont été endommagés et des visiteurs et membres du personnel soignant sont morts dans l’explosion. Trois autres hôpitaux de Beyrouth ont également été endommagés lors de l’explosion et possèdent des capacités réduites par l’accident.

L’aéroport international de Beyrouth – Rafic Hariri, situé à 10 km de l’explosion, subit des dommages conséquents : dans les bâtiments des terminaux, des fenêtres, des portes, des plafonds ainsi que des câblages électriques sont détruits.

En raison de l’ampleur des dégâts dans la ville de Beyrouth, pas moins de 300 000 familles se retrouvent sans logement.

Plusieurs experts s’inquiètent que la sécurité alimentaire du pays soit compromise à la suite de cet accident, le port de Beyrouth gérant 60 % des importations du Liban, qui importe 80 % de ses denrées alimentaires. Le port comportait notamment des silos à grains, d’une capacité de 120 000 tonnes de céréales, qui ont été éventrés par l’explosion. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture évoque notamment sa crainte «d’avoir à brève échéance un problème de disponibilité de farine pour le pays».